
Laponie Suédoise 2
Nous avons été une équipe soudée et joyeuse. Après ce cours, ce fut difficile de repartir chacun de son côté. Certains commenceront dès le mois de janvier à y emmener
Parfois, la vie nous emmène là où, quelques jours plus tôt, nous ne pensions même pas poser les pieds.
Je devais initialement partir découvrir le Groenland à ski nordique, mais, pour diverses raisons, ce projet ne s’est pas concrétisé. Un peu de temps s’est alors libéré, et je n’ai pas voulu le laisser filer. Très vite, une idée a germé : partir à vélo. Où ? Vers le sud, évidemment. Le cadre était posé — il ne restait plus qu’à m’occuper du matériel et de la logistique.
En quelques jours, j’ai acheté un vélo et fait le choix d’utiliser une remorque plutôt que des sacoches. Pour le reste, tout se trouvait déjà dans ma “grotte d’Ali Baba” : tente, sac de couchage, popote… J’étais prêt.
Quelques jours plus tard, me voilà devant la maison de ma fille Christine, à Tramelan, prêt à prendre le départ. Une photo avec Thyler, quelques bisous d’adieu, et les premiers tours de pédales s’enchaînent. Je prends rapidement mes marques avec ma monture, et les premiers kilomètres défilent.
Peu après mon départ, ma sœur Nicole me fait le plaisir de m’accompagner sur quelques kilomètres. Ce que je retiens surtout de cette première journée, c’est ce moment de partage avant le grand départ : les sourires, le soutien de ma famille. Je réalise alors que les rêves ne demandent qu’à être ouverts, comme des cadeaux qu’on s’autorise. Le soir, dans ma tente, je suis heureux, et déjà impatient de la suite.
Très vite, une routine se met en place. Je traverse le plateau en direction du lac Léman, puis remonte la vallée du Rhône jusqu’à Brigue. Le vent de face commence à se faire sentir — mais ce n’était rien comparé aux rafales que j’allais rencontrer plus tard en Croatie !
Le quatrième jour se termine alors que j’attaque les premières pentes du col du Simplon. Pour éviter l’autoroute, je rejoins la route secondaire, quelques kilomètres plus haut. Et là, petite surprise : la police m’intercepte, gyrophares à l’appui ! On m’invite à quitter ce tronçon que je croyais autorisé. Qu’à cela ne tienne, je poursuis par l’ancienne route du col, plus sauvage, où je dois même pousser le vélo à travers quelques plaques de neige.
Le cinquième jour, je franchis le col dans le brouillard, à 1°C. Je m’équipe bien, et me lance dans la descente.
Je passe par Domodossola, puis emprunte la magnifique route des Centovalli. Direction Locarno, puis le sud du Tessin, en passant par le col du Monteceneri, sous des trombes d’eau. À Morcote, grand bonheur : je retrouve mon amie Sandrine. Elle passera quelques jours à me suivre, et partagera un précieux jour de repos.
Je repars avec le soleil, depuis Lecco, animé par l’envie de rejoindre les Balkans. Je traverse Bergamo, Brescia, le lac de Garde, Vérone, puis file vers Trieste pour entrer en Slovénie. Cette traversée n’a pas été de tout repos : entre les camions, les averses, et ma première panne mécanique, il fallait rester solide. Heureusement, je trouve un petit magasin de vélo où l’on répare ma remorque avec efficacité. Je perds à peine une demi-journée.
Je m’offre un nouveau jour de repos dans une auberge pleine de charme, avant de reprendre la route vers le lac de Vrana, en Croatie. Cette dernière portion m’aura confronté à un vent de face et latéral, parfois violent, me forçant à m’accrocher pour ne pas être renversé. Les montagnes russes de la côte auront aussi contribué à redessiner les contours de mes mollets…
Après trois semaines de voyage, j’arrive enfin à destination. Je m’offre une semaine de repos au bord du lac, à observer les oiseaux.
Le retour en voiture, avec mes filles Christine et Noémie venues me chercher, est empreint d’émotion. Je revois les routes que j’ai parcourues à vélo, dans l’autre sens, et je me dis qu’à 57 ans, j’ai la chance de me construire une vie que j’aime. Ces 1 300 kilomètres m’ont apporté tant de bonheur, de fierté, de liberté.
Ce voyage, je l’ai fait avec ma volonté, mon envie, ma détermination. Mais il ne serait pas complet sans quelques remerciements du fond du cœur :
À vous toutes et tous : je vous souhaite de vous accorder, vous aussi, un voyage intérieur, de quelque manière qu’il soit.
Bon voyage à chacun, et toute mon amitié.
– Didier
Nous avons été une équipe soudée et joyeuse. Après ce cours, ce fut difficile de repartir chacun de son côté. Certains commenceront dès le mois de janvier à y emmener
Bonjour, Voilà maintenant plus de 3 semaines que je suis retourné en Laponie suédoise, plus précisément à Idivuoma qui se trouve à 15 kilomètres de la frontière Finlandaise. Après avoir